A feuilleter le bilan de mi-mandat de la majorité municipale on se prend à rêver.
Plus de 40 pages de papier de belle qualité où s’affichent photos d’élus de la majorité, ponctuées de discours d’autosatisfaction, d’images de policiers municipaux en activité, accompagnées de discours lénifiants et de vues de foules à pied dans le val de Gaulle, et d’images de synthèse d’un environnement végétalisé ou d’un cœur de ville verdoyant. Comme une seule et même réalité !
Pourtant à peine refermé ce bulletin sur papier glacé, le quotidien inconfortable et bousculé de Saint-Mandé nous rattrape vite.
Côté rue, difficile d’éviter les travaux. Partout aujourd’hui, chacun d’entre nous y est continuellement confronté, à pied, à vélo, en moto ou en voiture. Déviations et contournements à répétition, services de bus détournés et dégradés, rencontres impromptues de camions et machines à la manœuvre… Bruits des moteurs et des alarmes de recul… Poussières et fumées dans nos poumons !
Côté vue, un paysage urbain éventré ! Plots en béton blanc et rouge, barricades gris-bleu, boue et gravats, dominés par des grues et pans de murs démolis, dessinent une ambiance chaotique. Chantier sans fin où s’affairent techniciens et ouvriers, aux commandes d’engins parfois démesurés. Des images et un paysage dont beaucoup sont lassés sauf quelques agences de mode ou de publicité qui viennent y réaliser des clichés décalés.
Côté financier : près de la moitié du budget d’investissement de la ville consacré à la voirie depuis 4 ans, pour refaire des rues et des trottoirs tirés au cordeau.
Et côté vie ? Quelle amélioration ? A quand des réponses aux besoins des habitants et aux enjeux liés au dérèglement climatique ?
– Des équipements sportifs ou des services culturels voient leurs accès réduits ou déplacés, leur ouverture limitée, notamment lors des vacances scolaires, alors que les prix des services municipaux augmentent.
– L’habitat se densifie en grignotant les petits espaces verts et jardinets qui contribuaient au charme de la ville mais sans créer de nouveaux équipements ni assez de logements sociaux pour répondre aux besoins des habitants ou des agents des services qui logent loin de Saint-Mandé.
– L’air reste très pollué dans la ville surtout aux abords du périphérique où l’on n’a pas encore installé d’écrans végétaux, ni de murs anti-bruit, mais seulement des jeux d’enfants.
– La commune n’a toujours pas engagé de réelles démarches pour s’adapter aux épisodes de canicule qui vont être de plus en plus nombreux, été après été.
On peut toujours souhaiter la bienvenue aux nouveaux arrivants, faire de la communication sur dépliants et faire valoir l’équipe municipale en place mais les classes se vident en maternelle et élémentaire car des familles quittent la ville, des commerces ne trouvent pas preneurs, des agents municipaux ne peuvent pas s’installer.
Plus qu’aux promesses, la qualité de vie s’apprécie à la douceur du quotidien et à la qualité de l’environnement.
Anne-Françoise Gabrielli – Roger de La Servière – Marie-France Dussion
Contact : saintmande.respire@gmail.com. FACEBOOK : @SAINTMANDE.RESPIRE