Tribune de Vincennes – Avril 2024 : Vincennes manque sérieusement d’attractivité
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Les collectivités territoriales ont le plus grand mal à pourvoir certains emplois, de nombreux postes sont aujourd’hui considérés « en tension » et restent vacants faute de candidats. Vincennes n’y échappe pas : auxiliaires de puériculture, informaticiens, policiers municipaux,… la liste est longue des postes essentiels à la vie de notre cité mais non pourvus. Les raisons de cette désaffection mêlent difficultés de se loger, manque de reconnaissance… mais la principale raison c’est bien la faiblesse des rémunérations dans la fonction publique territoriale. En effet, le point d’indice sur lequel repose les salaires des agents publics n’a été que très marginalement revalorisé ces 10 dernières années, par exemple seulement +1,5 % en 2023 alors qu’en parallèle l’inflation approchait les 5 %. Au total le pouvoir d’achat des agents territoriaux a baissé sur 10 ans de près de 20 %.

Dans ce contexte, nous comprenons très mal pourquoi la ville n’utilise pas tous les leviers disponibles pour rendre ces emplois plus attractifs. Alors que d’autres villes de droite et de gauche limitrophes l’ont appliqué. Enfermée dans son dogmatisme libéral, la Maire refuse à notre grand étonnement de mettre en place la « prime exceptionnelle de pouvoir d’achat » (anciennement prime Macron) instaurée par le gouvernement et facultative pour les villes. Ainsi d’ailleurs, que la prime dite « Segur » à laquelle pourraient prétendre les assistantes sociales. Ce dispositif ponctuel est une timide compensation de la perte réelle de pouvoir d’achat et marquerait notre confiance envers tous les agents de la ville, plutôt que des primes au mérite toujours subjectives.

C’est quand même un comble que nous, Vincennes Respire, soyons obligés de réclamer l’application d’une mesure, bien insuffisante, et proposée par le gouvernement actuel. A moins que la volonté de la municipalité en place ne soit de transférer à terme tous les services publics à des entreprises privées, une fois le constat fait que le service public local ne fonctionne plus faute d’emplois pourvus ?

La démocratie locale en panne

Alors que plusieurs grands projets sont sur le point d’être lancés : rénovation du centre Pompidou, construction du nouveau cinéma ou aménagement de la piste cyclable avenue de Paris et reconfiguration des trottoirs par la ville… nous nous étonnons, une fois de plus, de la quasi absence de concertation préalable. La ville a bien du mal à imaginer comment faire appel à l’expertise et au ressenti des riverains concernés. En fait, dans la plupart des cas, en guise de concertation la Mairie ne propose qu’une présentation très générale de ces projets avec très rarement des échanges sur le fond des sujets. Il ne s’agit ensuite, et dans le meilleur des cas, que de modestes adaptations cosmétiques. Cette conception dépassée de la démocratie locale n’est plus opérante aujourd’hui et nous plaidons pour la mise en place d’une réelle co-construction de chaque nouveau projet d’aménagement qui associe étroitement les associations d’usagers et tous les citoyen·nes de Vincennes.

Top du mois : Après avoir oublié les jeux paralympiques dans son projet de « fan-zone » dans l’enceinte du château de Vincennes et suite à notre réaction en conseil municipal, il y aura finalement une zone de célébration pendant les jeux paralympiques devant l’esplanade de la Mairie !

Top du mois bis : Elle revient ! Pour suivre l’actualité de notre groupe abonnez-vous à notre newsletter sur https://vu.fr/qyMbx

Poisson du mois : Dernière minute, suite à notre tribune, la majorité municipale décide de mettre en place un nouveau mode de concertation plus intuitif et plus réactif : l’application « Vincennes, C Nous ! ». Chaque nouveau projet sera co-construit et débattu dans une agora participative. Les émissions carbone de ces nouveaux projets seront compensées intégralement dans des projets locaux et citoyens.