Tribune de Saint-Mandé – juillet 2023 : Quand les forêts brûlent et que l’eau commence à manquer, il faut agir !
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Plus de 30 jours sans précipitations entre janvier et février, déficit de pluie en juin… en Ile de France. Aujourd’hui, 73 départements sont en vigilance sécheresse, des villages sont alimentés par camions citernes, des cours d’eau sont à sec, des arbres dépérissent, les animaux souffrent…

Non, nous ne sommes pas dans un roman de science-fiction mais en 2023 dans l’hémisphère nord. Oui, les ressources en eau douce s’amenuisent chez nous aussi. Et comme partout sur la planète, la demande augmente. Or sans eau, pas de vie possible.

Les épisodes de sécheresse, nouveaux en Europe, vont devenir la norme dans les prochaines décennies, nous obligeant à reconsidérer nos usages de l’eau. Dès le printemps, certains départements ont dû mettre en place des mesures de restrictions d’eau.

Au niveau national, les moyens accordés au plan « Eau Â» gouvernemental ne sont pas à la hauteur des ambitions.

Avec des mesures comme la lutte contre les fuites d’eau potable ou l’évolution vers une tarification progressive avec des mètres-cubes de confort facturés plus chers, le plan « Eau Â» va dans le bon sens. Mais, alors qu’il faudrait y consacrer plusieurs milliards d’euros, le budget annoncé de 475 millions est bien insuffisant.

Au niveau local, beaucoup reste à faire :

  • Abandonner le lavage des rues et trottoirs à l’eau potable.  Car à Saint-Mandé onnettoie, on décape, on lave, on rince… et l’eau ruisselle sans compter sur des sols artificialisés imperméables. Jour après jour, semaine après semaine, après les marchés ou les festivités, un ballet régulier de camions-balais et de laveuses à jet d’eau à haute pression… Tant d’eau perdue !
  • Gérer l’arrosage public avec des pluviomètres et des programmateurs pour irriguer en fonction des besoins des plantes et des conditions climatiques.
  • Favoriser l’infiltration des eaux de pluie en désimperméabilisant les sols des places de parking, les pieds d’arbres et en collectant les eaux de ruissellement au plus près de leur point de chute avec des noues et des fosses.                                                                                                     
  • Récupérer les eaux grises (issues des lavabos, lave-linges…) pour les réutiliser après des traitements limités et peu énergivores dans l’arrosage des espaces verts, le lavage des sols ou le maintien d’un flux minimal des cours d’eau du Val de Marne.
  • Sensibiliser les usagers à la sobriété dans leur usage de l’eau. Car notre consommation, en tant que particuliers, représente un quart de l’eau potable et nous pouvons agir aussi.

Saint-Mandé peut réduire les usages de l’eau potable, en limiter le gaspillage et faciliter l’infiltration des eaux pluviales dans ses sols. La gestion de l’eau doit devenir une préoccupation centrale pour que nous puissions vivre dans une ville durable.

Anne-Françoise Gabrielli – Roger de La Servière – Marie-France Dussion

saintmande.respire@gmail.com