Tribune de Vincennes – avril 2022 : Un plan vélo qui tombe à plat
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Rapide, pas cher, discret, écologique, bon pour la santé physique et mentale, le vélo est assurément le mode de déplacement idéal en ville. Malgré cela, 60% des déplacements de moins de 5 km sont toujours effectués en voiture alors même que sur ces distances le vélo est le plus efficace. Tout le monde, ou presque, en est convaincu, il faut changer de braquet et le développement de la part du vélo est un des leviers essentiels pour une transition bas carbone des mobilités.

Dans cette optique, la ville après plusieurs mois de concertation vient de se doter d’un plan vélo lors du dernier conseil municipal. Hélas, ce plan n’est pas à la hauteur des enjeux et manque sérieusement d’ambitions.

Alors même que la création d’itinéraires continus et sécurisés d’est en ouest et du nord au sud était l’une des principales attentes exprimées lors des concertations, les nouveaux aménagements cyclables seront en fait des bandes cyclables avec un simple marquage au sol à la peinture.

Le plan prévoit bien la création d’une piste avenue de Paris, mais outre qu’il s’agit en réalité d’un projet porté par le département et la région, cette piste ne verra le jour qu’au mieux en 2024.

Pour rendre l’usage du vélo réellement pratique et sécurisé c’est tout un écosystème en faveur du vélo qu’il faut soutenir bien plus activement que cela n’est envisagé dans le plan. A titre de comparaison, toutes les villes voisines (Montreuil, Fontenay, Paris) ont réussi à trouver des locaux et à créer des emplois pour l’animation d’ateliers vélo, rien de tel à Vincennes.

Concernant, la question fondamentale du stationnement sécurisé des vélos. On peine à comprendre comment la gare RER et ses abords pourraient atteindre l’objectif de 380 places de stationnement sécurisé, inscrit dans la loi d’orientation des mobilités.

Enfin, la ville semble incapable d’imaginer que des aménagements de qualité puissent aussi permettre aux plus jeunes d’aller à l’école à vélo ou encore aux séniors de rester actifs. A ce sujet, un récent rapport parlementaire propose 21 recommandations pour « promouvoir les mobilités actives contre la perte d’autonomie » la ville aurait bien fait de s’en inspirer.

La solidarité OUI, mais pour TOUTES et TOUS

Ces derniers jours, nous voyons les différentes administrations françaises et européennes s’agiter pour proposer un accueil digne et organisé aux milliers d’exilés ukrainiens qui fuient leur pays. Cet élan de solidarité, partagé par la population française et européenne, s’oppose radicalement au traitement médiatique et politique habituels sur les migrations. 

Si nous applaudissons cette démonstration de solidarité, nous regrettons que cette dernière ne s’étende pas à l’ensemble des résidents d’Ukraine et du reste du monde, qui fuient leur pays. 

Alors que M. Darmanin annonce envoyer des tentes et de la nourriture pour que les exilés soient accueillis dignement, nos CRS lacèrent des tentes et détruisent les stocks d’eau et de nourriture des personnes. Ces actes quasi journaliers sont tels que nous sommes régulièrement condamnés par la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour “traitement inhumain et dégradant”.

Alors que le directeur de l’OFII annonce pouvoir trouver des places d’accueil pour l’ensemble des ukrainiens, la moitié des demandeurs d’asile ne se voient proposer aucune solution d’hébergement. Alors que le gouvernement souhaite faciliter l’accès des ukrainiens à notre territoire par le biais de la directive de protection temporaire, il élargit sa politique de rétention et enferme dans le même temps des personnes dont des enfants dans des centres de rétention administrative (CRA. 

Quel sens donnons-nous aux mots “égalité” et “fraternité” lorsque nous conditionnons notre devise humaniste à des critères discriminatoires, racistes ? Nous ne pouvons accepter que nos politiques publiques soient arbitrées selon une variable aussi abjecte et cynique ; qui n’honore ni ce que nous sommes, ni ce que nous proclamons représenter. 

Ensemble, défendons une solidarité qui ne soit pas sélective mais universelle ! 

Top du mois : Dans le cadre de la réquisition de certains biens Russes Vincennois, la municipalité va réquisitionner un yacht, ce qui permettra au Royal Yacht Club Vincennois de pouvoir caboter dans le lac Daumesnil sans demande de subventions. Poisson rouge d’avril

Flop du mois : Jadis, une famille syrienne, maintenant une sportive afghane à qui nous souhaitons la bienvenue. On progresse mais, vraiment Vincennes peut surement  mieux faire !