Tribune de Vincennes – juillet 2022 : Beaucoup (trop) de bruit pour rien
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De nombreuses études scientifiques l’ont montré, l’exposition prolongée au bruit est néfaste pour la santé : troubles du sommeil, hypertension, maladies cardio-vasculaire entre autres maux. On estime à près de 10 000 le nombre de morts prématurés en France suite à une surexposition au bruit.

Vincennes est bien évidemment concerné au premier plan par ce fléau. Après les différents confinements et le recours au télétravail, notre désir de vivre dans un environnement apaisé s’est accru et notre tolérance aux bruits urbains a légitiment diminué. Réduire les nuisances sonores est donc devenu un enjeu social et de santé publique.

On a un peu tendance à l’oublier mais la principale source de bruit dans notre environnement est générée par le trafic routier : les voitures à moteur thermique mais aussi les 2 roues motorisés sont clairement les engins qui dérangent le plus les habitant·es. Viennent ensuite, les autres modes de transport (le RER A pour notre ville), les activités liées aux différents chantiers, les extracteurs ou les compresseurs fonctionnant jour et nuit, les « bruits de voisinage » provenant des terrasses de café, des voisins d’une même co-propriété. Le bruit a de multiples sources et autant de solutions à apporter.

Vincennes s’est bien doté en 2013 d’un plan de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE) mais force est de constater que celui-ci a largement échoué à diminuer les nuisances sonores. Il est donc urgent de relancer un plan communal de prévention du bruit, répondant ainsi aux aspirations à la tranquillité de nos habitants. De nombreuses actions et dispositifs sont envisageables à l’échelle de la commune pour apaiser l’environnement :

– remettre à jour la cartographie précise du bruit (de jour et de nuit) sur Vincennes

– sensibiliser le public et les professionnels à la réduction des émissions sonores ;

– expérimenter des radars anti-bruit : afin de contrôler les véhicules qui ne respectent pas la législation.

– informer le voisinage en cas d’évènement festif ;

– intégrer des normes anti-bruit dans les nouvelles constructions : bâtiments publics, immeubles d’habitation  (y compris les logements sociaux).

Bref, il conviendrait que Vincennes s’attaque réellement à la thématique du bruit en proposant des mesures d’apaisement efficaces.

Il ne s’agit pas d’aller vers une ville « zéro décibel » loin de là, le bruit est synonyme de vie et inévitable en ville, mais de se fixer un code de bonne conduite afin que les différents acteurs de notre cité intègrent la nécessaire réduction des émissions sonores dans leurs activités.

Flop du mois : La campagne des élections législatives s’est clôturée avec la réélection de M. Gouffier-Cha, que nous félicitons dans un esprit républicain, esprit républicain qui a parfois manqué à cette campagne. Il a manqué lorsque la mairie a pris un arrêté interdisant toute distribution de tracts électoraux à proximité des écoles et des lieux de culte. Une disposition inédite que de nos édiles n’ont eux-mêmes pas pris la peine de respecter. Il a manqué lorsque Mme Libert-Albanel et M. Lafon, totalement absents pour soutenir la candidate LR/UDI opposée à M. Gouffier-Cha au premier, sont réapparus pour soutenir ce dernier au second tour et qualifier notre candidate écologiste, de candidate d’extrême gauche. Ce discours confus et perturbant ne grandit pas celles et ceux qui le manient. Il marque plutôt des signes de fébrilité et d’inquiétude, qui ne nous rassurent pas sur la capacité des uns et des autres à conduire une ville et un pays au moment où des enjeux majeurs nous attendent en particulier sur le climat. Nous mettrons donc ce moment d’émoi de nos grands élus sur le compte de la période de très forte chaleur que nous venons de traverser et nous les incitons donc en pareil cas à bien s’hydrater et se reposer en période caniculaire s’ils ne veulent pas tomber eux-mêmes, entrainés par leur glissade sémantique, dans les bras tendus de l’extrême droite.