Tribune Saint-Mandé Octobre 2020 – On bétonne encore Saint-Mandé
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Au conseil municipal de ce 22 septembre ont été votées les mesures permettant les opérations immobilières de Berulle et Cochereau.

Si nous comprenons la nécessité de remplacer les bâtiments vétustes qui abritent les deux crèches départementales et la PMI, rue de Bérulle ; l’actuel, et fort laid, centre Cochereau ainsi que le bâtiment de la police municipale pour Cochereau, nous sommes opposés aux projets tels qu’ils ont été votés.

En effet, les deux opérations sont assorties de programmes immobiliers privés qui vont contribuer à encore densifier la ville de Saint-Mandé. Aucun espace vert ne sera créé pour Cochereau, celui de Bérulle, symbolique (278 m2) sera en cœur d’ilot et réservé aux logements et non aux crèches.

Avec sa toute petite superficie qui exacerbe ses caractéristiques, Saint-Mandé collectionne les (mauvais) podiums. Elle est une des villes les plus denses de France (en 4e position) dans une des métropoles les plus denses au monde, elle est aussi la ville qui a le moins d’espaces verts en Val-de-Marne (moins d’1m2 par habitant) dans une des agglomérations les moins vertes au monde. Se reposer sur la proximité du bois de Vincennes, alors que celui-ci est déjà sur-fréquenté, et négliger les aménagements d’urbanisme, ne peuvent aboutir qu’à une dégradation de la qualité de vie à Saint-Mandé. Avec pour effet d’augmenter encore l’empreinte carbone, les citadins ressentant plus qu’ailleurs le besoin de sortir souvent de la ville…

Ces opérations vont modifier le paysage urbain, en particulier le projet Cochereau (21 m de haut) qui va altérer la perspective sur le bois et la trouée du RER. Un projet de promoteurs d’une triste banalité, de ceux qui rendent les villes uniformes d’un bout à l’autre de la France !

Nous attendons des précisions de la municipalité, demandées en commission comme en conseil municipal, quant aux normes appliquées. Respectent-elles simplement la réglementation minimale RT2012 (réglementation thermique 2012) ou sont-elles plus ambitieuses ? Il serait dommage que les projets ne suivent pas la nouvelle norme RT2020 visant à généraliser les bâtiments à énergie positive. La performance thermique et la sobriété carbone sont essentielles pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. Avec le changement climatique, elles sont tout aussi essentielles au confort des futurs habitants et à la maitrise de leur budget énergétique. Or, ni l’architecture et la taille des bâtiments, ni les matériaux utilisés ne sont de nature à nous rassurer sur ce point.

Enfin, ces programmes manquent d’ambition sur le volet social (un tiers environ en logements sociaux). Résultat de la politique des municipalités précédentes, l’objectif de 25% de logements sociaux au total en 2025 (imposé par la loi SRU) est déjà inaccessible. Ce ne sont pas ces projets qui vont y changer quelque chose.

Anne-Françoise Gabrielli – Roger de La Servière – Marie-France Dussion

Contact : saintmande.respire@gmail.com